fbpx Il pleut des constructions anarchiques sur la ville de Tunis | mramma.tn

Il pleut des constructions anarchiques sur la ville de Tunis

Il pleut des constructions anarchiques sur la ville de Tunis

Equipe mramma mars 3, 2019 Actualités, Tunisie, URBANISME

L'anarchie est un phénomène qui existait depuis la nuit des temps dans tous les domaines et précisément au niveau de l'image urbaine et du bâti, faute de contrôle ou faute de fragilisation et de manque de domination de l'état, déplorablement, les circonstances qu'a connu notre pays après la révolution n'ont fait qu'amplifier davantage ce phénomène.

En effet, il s'agit bel et bien d'une anomalie sociale, politique et urbaine, explicite claire et nette, un phénomène qui se répand rapidement et se généralise sur tout le territoire, ce sont les constructions informelles qui prolifèrent avec une vitesse alimentée par une ligne haute tension à courant continu, ce véritable fléau qui pourrit la vie de nos villes et de nos quartiers nuisant à l'image de notre pays, des blocs qui continuent à pousser au rythme des champignons dans la brousse.

urbain.jpg

Par ailleurs, le non-respect des normes urbanistique et du Code de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme et la négligence totale des particularités des zones et des domaines font que le taux de l'étalement spontané et informel se multiplie incessamment et d'une manière choquante. Aucune région n'est à l'abri de l'apparition de ces ilots de pauvreté urbanistique, architecturale et sociale. Sur tout le territoire tunisien, on se retrouve face à un panorama ou s'engloutirent les plus frappantes et agaçantes des formes d'harcèlement visuel, nous avons malgré nous sous les yeux la laideur et l'imperfection de l'image de nos quartiers malmenés par des parasites qui ne peuvent inspirer que l’horreur. 

Des fantômes artificiels remplaçant, violemment et consciemment, des domaines censés être des aires de jeux pour les enfants, des espaces verts et des espaces publics. Des anarchistes qui construisent des "non bâtiments " n'importe où et n'importe comment pour engendrer des "non villes " ravagées colonisées et étouffées étant donné que pour ces derniers un espace public ou un espace réservé ne veut rien dire et ne représente rien, il faut juste trouver où résider et tout occuper même les abords et les domaines publics maritimes.

12985414_824968410964338_9173260313990796215_n.jpg

Tangiblement, cette tuméfaction urbaine aiguë qui échappe à toute forme de Contrôle a engendré des villes où la notion de la ville n'existe pas, et des scénarios doublement lourds de menaces sociales, urbaines, architecturales et environnementales.

Cette réalité nous propulse dans un tourbillon de questionnements existentiels et de réflexion critique sur ces dysfonctionnements constatés :

Comment comprendre qu'on puisse bénéficier de tout le confort nécessaire pour un logement : Les réseaux d'électricité, d'eau, de gaz et de télécommunication en absence totale d'autorisation de bâtir et des documents administratifs indispensables ? Est-il par un tour de magie ?

Est-ce que ces gens qui construisent "dans le noir" sont les seuls coupables et responsables des viols exercés sur nos villes ?

C'est là que le bât blesse vraiment. Est-il suffisant de raser ces constructions anarchiques pour éradiquer et mettre fin définitivement à cette forme de précarité ?

Est-ce qu'un changement de mentalité et le fait de forger une culture qui se soucie de l'urbain est suffisant pour que nos villes respirent et retrouvent leur bien-être ?

Doit-on repenser la politique sociale du logement, remettre en cause le modèle urbain ou retracer le schéma directeur de l'urbanisme ?

blaaa.jpg

Assurément, il n'existe nulle solution miraculeuse, cependant, il est primordial et nécessaire de prendre des décisions efficaces et rigoureuses, agir, rapidement et sournoisement, contre ce symptôme de désespoir des villes, sanctionner et poursuivre tous ceux qui entrent en danse dans ce crime, tous les agents responsables de ce désordre, tous les services qui ont contribué à encourager ces pratiques violentes et anarchiques, et finalement, tracer une stratégie combative et une démarche salvatrice de nos paysages urbains pour que nos villes aient un charme inépuisable .